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Les traducteurs et interprètes appellent à l'aide dans toutes les langues

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    Admin
  • 26 juil. 2020
  • 3 min de lecture

https://www.lepoint.fr/monde/les-traducteurs-et-interpretes-appellent-a-l-aide-dans-toutes-les-langues-02-07-2020-2382784_24.php

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INTERVIEW. La profession, frappée durement par la crise sanitaire, interpelle les pouvoirs publics, alors que la reprise reste très incertaine.

Propos recueillis par Baudouin Eschapasse

Les 15 000 traducteurs et interprètes de France lancent un SOS. Depuis le début de la crise sanitaire, leur activité s'est brutalement interrompue et le déconfinement n'a pas été synonyme de reprise pour eux. Ces femmes et ces hommes traditionnellement discrets sortent donc de l'ombre pour obtenir un soutien de l'État. Entretien avec Hans-Werner Mühle, président de l'antenne française de l'Assocation internationale des interprètes de conférence (AIIC).

Le Point : Comme des millions de Français, les interprètes et traducteurs qui travaillent dans l'Hexagone ont vu leur activité cesser brutalement à la mi-mars. Où en sont-ils trois mois et demi plus tard ?

Hans-Werner Mühle : À cause des limitations des transports ainsi que des règles de distanciation physique, les conférences internationales ne reprennent pas. Les ressortissants des États-Unis ne peuvent pas voyager en Europe non plus. Le travail au sein des institutions européennes reprend très doucement. Seulement 20 % du nombre de réunions d'avant crise se tiennent effectivement et dans des conditions d'interprétation à distance très pénibles. Notre trésorerie est dans une situation de tension extrême. Nous sommes traditionnellement payés trois mois après nos missions. Il faut que nous ayons les moyens de tenir.

Le dispositif d'aide aux autoentrepreneurs, qui prévoyait une enveloppe de 1 500 euros par mois, a-t-il été mis en place pour votre profession ?

Oui, nous avons eu droit au fonds de solidarité du gouvernement de mars à juin. Et cela, en fonction du chiffre d'affaires réalisé l'année précédente. Mais pas tous. Nous sommes des professions libérales non réglementées. Nous payons nous-mêmes nos cotisations, notamment à l'Urssaf. Nous devons assumer nous-mêmes tous les risques et frais inhérents à l'exercice de notre profession. Pour autant, nous n'avons pas droit au chômage.

Le risque que certains d'entre nous soient obligés de s'inscrire au RSA est grand.

Quelles sont les perspectives de reprise à court terme ?

Nous ne voyons rien reprendre. J'ai appris hier qu'une grande conférence internationale, qui devait se tenir à Marseille le 12 juin, était reportée en janvier 2021. Deux mille personnes devaient échanger dans le cadre de l'Union internationale de protection de l'environnement et de l'alimentation. Mais cette conférence se tiendra-t-elle vraiment ? Il règne une grande incertitude sur les événements de la rentrée. On n'a pas de demande et les options qu'on avait commencent à être annulées. Le risque que certains d'entre nous soient obligés de s'inscrire au RSA est grand. Or nous continuons à payer notamment nos cotisations retraite, même si notre activité est suspendue. Le fait que le Parlement européen n'ait pas encore confirmé la tenue de sa session de septembre à Strasbourg ne fait qu'accentuer le climat d'angoisse.

Comment voyez-vous les mois qui arrivent ? Comment envisagez-vous la rentrée ?

Les choses se présentent très mal. Nous sommes très inquiets. Les gens ne veulent pas voyager et les réunions internationales ne reprennent pas.

Le secteur événementiel, qui est aussi touché que le vôtre, a obtenu des aides. Voulez-vous voir aligner vos statuts ?

Oui, les guides conférenciers, les guides touristiques bénéficient d'un régime d'aide. Nous aimerions être inclus dans ce dispositif. Notre activité a beaucoup à voir avec l'événementiel. Si les traiteurs et les restaurateurs qui œuvrent dans ce secteur sont soutenus économiquement, pourquoi pas nous ? Nous demandons l'accès au fonds de solidarité jusqu'à la fin de l'année.

Nous sommes environ 1 500 interprètes de conférence en France, qui travaillons à l'ombre.

Pour combien de personnes ?

Nous sommes environ 1 500 interprètes de conférence en France, pas tous membres des associations. L'AIIC France regroupe, à elle seule, 400 d'entre eux. Mais, avec les traducteurs, nous représentons plus de 15 000 personnes. Jusqu'à présent, on ne nous entendait jamais. C'est lié à notre code déontologique et aux consignes de stricte confidentialité qui sont la base de notre métier. Nous travaillons à l'ombre. Mais, compte tenu de la situation, nous sortons de notre réserve et demandons de l'aide pour sauver notre profession, sans laquelle les échanges internationaux sont impossibles. Oserai-je ajouter que nous participons à la promotion de la langue française au niveau mondial ?

 
 
 

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