Coronavirus. « La profession d’interprète est en péril » Le confinement et la fermeture des frontièr
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- 28 juin 2020
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Avec la crise sanitaire, les interprètes et les traducteurs indépendants n’ont plus de travail. Ils se sentent les grands oubliés des aides octroyées et demandent à être rattachés au secteur de l’événementiel.
Rencontre avec Hans-Werner Mühle, le président pour la France de l’Association internationale des interprètes de conférence (AIIC).
Hans-Werner Mühle, président France de l’association internationale des interprètes de conférence. | DR
Quelle est la situation des interprètes et traducteurs indépendants ?
La situation est grave. Depuis le début de la crise sanitaire, toutes les réunions et conférences ont été annulées, même les réunions des organisations internationales telles que le Parlement et la Commission européenne. L’immense majorité des interprètes et des traducteurs travaillent sous le statut d’entreprise individuelle et sont donc de fait exclus des dispositifs d’allocations-chômage. Une grande partie d’entre eux se retrouvent sans activité et sans revenus.
Avez-vous reçu des aides de l’État pour compenser la perte d’activité ?
Ces professions ont pu bénéficier du Fonds de solidarité mis en place par le gouvernement durant les mois de mars, avril et mai et elles en sont reconnaissantes. Toutefois, étant donné la spécificité de ces métiers, liés par définition aux échanges internationaux, ce secteur garde un niveau d’activité particulièrement faible malgré la fin du confinement et ne pourra de toute évidence pas reprendre immédiatement : les frontières restent partiellement fermées, les grands rassemblements interdits.
Comment voyez-vous l’avenir ?
L’AIIC, l’Association française des interprètes de conférence indépendants (Afici) et la Société française des traducteurs (SFT) ont écrit aux ministères de l’Économie, du Travail et au Quai d’Orsay, pour que la profession soit incluse dans le secteur de l’événementiel. Ce qui permettrait d’avoir des aides jusqu’à la fin de l’année. Si tel n’était pas le cas, une grande partie de cet univers de 15 000 professionnels devrait cesser toute activité. Au-delà d’une profession, ce sont les échanges internationaux tant privés que publics, ainsi que la langue française, qui seront en péril.
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