Compteurs kilométriques trafiqués. Jusqu’à dix-huit mois de prison requis à l’encontre des prévenus

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Après l’audition des dix-huit mis en cause dans cette affaire, puis celle des victimes, le parquet d’Angers a prononcé, ce mardi 21 mai, ses réquisitions pour chacun des prévenus. Elles vont de quatre à dix-huit mois de prison, assorties d’une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans.

Dix-huit prévenus comparaissent depuis lundi 20 mai devant le tribunal correctionnel d’Angers. Ils sont poursuivis pour avoir trafiqué des compteurs kilométriques sur des vieilles voitures, avant de les revendre à des particuliers en Maine-et-Loire et dans les départements voisins. Ce mardi 21 mai, deuxième jour d’audience, était en partie consacré aux témoignages des victimes et aux réquisitions du procureur, Yoann Gauthier.

Chèque encaissé en vingt minutes

Peu de parties civiles étaient présentes. Seules quatre victimes sur les 97 identifiées se sont exprimées à l’audience. La première à se présenter est loin d’être anodine dans l’affaire puisque c’est grâce à sa plainte, à la suite d’un appel anonyme, que l’arnaque a pu être révélée au grand jour. Un peu intimidée à la barre, la jeune femme souligne : « Cette voiture était le premier investissement de ma vie, je ne m’attendais pas à ça. »

Une autre raconte : « J’ai négocié le prix de la voiture de 200 € et il a tout de suite accepté. J’aurais dû m’apercevoir de l’arnaque. » Elle a senti le piège se refermer sur elle : « Quand j’ai pris la route, au bout de cinq minutes, tous les voyants de la voiture étaient allumés, j’ai tout de suite su que quelque chose n’allait pas. Je l’ai rappelé. Je voulais récupérer mon chèque en attendant un nouveau contrôle du véhicule. Le vendeur m’a dit que le chèque était déjà encaissé. Ça ne faisait que vingt minutes que j’étais partie… »

Toutes deux demandent, comme beaucoup d’autres, l’allocation de dommages et intérêts au regard des préjudices matériel et moral qu’elles ont subis.

« Ce dossier, c’est un iceberg »

« Ce dossier, c’est un iceberg. Plus on gratte, plus on trouve , commente le procureur. On est parti d’un cas isolé pour découvrir tout le reste et les trois infractions : la tromperie, le travail dissimulé et le blanchiment aggravé. »

Avant de requérir les peines pour chaque prévenu, il explique : « Le côté vertigineux du nombre de véhicules concernés par ce trafic interroge sur le fait de savoir s’il s’agit d’une pratique courante. C’est inquiétant pour le justiciable lambda. »

Il demande des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à dix-huit mois de prison dont douze avec sursis, ainsi que l’interdiction pour chacun des prévenus de gérer une entreprise pendant un délai de cinq ans.

Ce mercredi 22 mai, les avocats de la défense auront la parole avant que l’audience ne soit mise en délibéré.