Angers Les sans-papiers revendaient des véhicules aux compteurs trafiqués
- Admin
- 20 mai 2019
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https://www.courrierdelouest.fr/actualite/angers-justice-les-sans-papiers-armeniens-revendaient-des-vehicules-aux-compteurs-trafiques-20-05-2019-399539?fbclid=IwAR1AV8pV9MRZVGPp0aMAXvQpyBM71sbxKeTgljhxCUhaPzrgjvnP0mg_Vg4
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18 prévenus et 97 victimes escroquées. Un procès très exceptionnel par sa dimension se tient cette semaine du 20 mai devant le tribunal correctionnel d’Angers.
Il s’agit d’une escroquerie aux compteurs kilométriques qui s’est déroulée entre 2010 et 2014. La combine était des plus classiques : les prévenus achetaient des voitures à bas prix sur Leboncoin, les retapaient et les revendait après avoir réduit ou fait réduire le compteur kilométrique, ce qui est un jeu d’enfants.
Un maquillage lucratif : dans l’opération, le véhicule « perdait » 100 000 ou 120 000 kilomètres au compteur, mais gagnait 1 000 ou 1 500 euros de plus à la revente, toujours via Leboncoin.
Pour le dossier qui est actuellement jugé, 317 véhicules ont été identifiés par les gendarmes revendus à des particuliers du Grand Ouest qui achetaient, sans le savoir, d’authentiques épaves.
Pratique courante
La principale originalité de ce dossier tient dans la personnalité des prévenus. Ils sont dix-huit, tous d’origine arménienne, sauf un ou deux parents russes. Tous sont arrivés en France dans les années 2005-2006, sans visa, sans papier et pour la plupart sans même savoir un mot de français.
Il n’y en a qu’un qui parlait notre langue. C’est du reste le plus inculpé. Sachant parler et étant le seul à posséder un compte bancaire, il était de toutes les transactions pour rendre service à toute la communauté.
Lundi 20 mai, il parle bien à l’audience. Clairement et posément : « C’était pour nous une période très difficile. Nous n’avions pas de papier, pas de possibilité de travailler, nous n’avions rien. On a fait ça pour nourir nos familles ».
D’autres encore ont évoqué le fait que le trafic de compteurs est une pratique très courante et couverte par une forme de tolérance dans leurs pays d’origine.
Mais le plus étonnant est la puissance d’intégration dont ils ont tous fait preuve. Tous parlent couramment la langue, au point que les traducteurs requis ne sont pas forcément nécessaires, et tous travaillent en CDI : ils sont chefs d’entreprise, agriculteur, peintre, routier, agents de sécurité…
En principe, le procès est prévu pour durer quatre ou cinq jours.
Jean-Yves LIGNEL
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