Compiègne : son grand-père était présent lors de la signature de l’Armistice
- EQ.
- 26 oct. 2018
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http://www.leparisien.fr/oise-60/compiegne-son-grand-pere-etait-present-lors-de-la-signature-de-l-armistice-25-10-2018-7928385.php
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Patrick Wallut a retrouvé le témoignage de son aïeul, le lieutenant Paul Laperche, seul traducteur des longues négociations de l’Armistice de 1918 en forêt de Compiègne.
« Tandis que que j’achève ma toilette, je vois, vers 7 heures, le train allemand occuper lentement l’emplacement qui lui est réservé. » Ces mots sont du lieutenant Paul Laperche, interprète officiel du Maréchal Foch. Le 11 novembre 1918, c’est lui qui a traduit, paragraphe par paragraphe, à 2 heures du matin, les conditions de l’Armistice. Cela lui a pris 3 heures. Des détails que l’on peut découvrir dans un livret intitulé « Rethondes, 8 au 11 novembre 1918 », publié il y a quelques semaines par le petit-fils oisien du traducteur, Patrick Wallut.
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Un texte perdu pendant près d’un siècle
Celui qui finira capitaine avait été imposé par le Maréchal Foch. Il le connaissait depuis sa jeunesse, dans la Somme, où ils étaient voisins. Paul Laperche a été élevé par une nurse allemande, avant d’obtenir le 1er prix du concours général dans cette langue, qu’il avait aussi étudiée lors d’une maîtrise réalisée outre-Rhin. C’est lui qui a accueilli les Allemands à leur arrivée dans le wagon. Ces derniers « se tiennent debout, en silence, devant les places que je leur ai montrées et où sont d’ailleurs des cartes à leur nom », écrit-il.
LP/J.B.
Patrick Wallut, habitant d’Aumont-en-Halatte, a été touché par la mémoire écrite de son grand-père. « Je regrette de ne pas l’avoir connu, confie-t-il fièrement. J’en parle à mes petits-enfants lorsque je leur fais visiter le musée du wagon. » Même la femme du militaire, sa grand-mère, a peu évoqué le sujet. « Elle m’a plus parlé de l’entreprise de serrures Laperche que de cela. A peine nous disait-elle qu’il était resté proche de Foch après la guerre… » Du Maréchal, Paul Laperche dit que « droit comme I, le regard clair et ferme, il regarde les Allemands bien en face » pendant les négociations.
C’est en 2014, au décès d’un des salariés de l’usine que gérait son grand-père après la guerre, dans le Vimeu (Somme), que Patrick et ses proches ont découvert ce récit inédit. La famille du défunt, consciente de cette découverte majeure, a transmis le document aux archives départementales de la Somme en 2015, où il est consultable en ligne. « Après le décès de mon grand-père, ce salarié avait dû être chargé de vider les affaires de son bureau », détaille Patrick.
Des officiers allemands « en larmes »
En décrivant les personnages présents pendant ces trois jours, ou encore le choix minutieux des mots utilisés par le Maréchal Foch et les Allemands, Paul Laperche apporte des détails supplémentaires aux différents récits qui ont pu être faits, notamment dans les mémoires de Foch.
On découvre que des discussions informelles ont eu lieu entre les militaires des deux camps, dans la forêt, ou encore la température qui régnait dans le wagon. Une anecdote révèle notamment que le messager chargé d’amener la proposition d’accord aux responsables allemands était « en larmes ».
Editions de la Lettre Active, 49 pages, 10 €. Disponible au musée de l’Armistice, dans les librairies du département, aux Invalides, au musée de la Grande Guerre de Meaux, etc.
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