Vente de sous-marins français à la Malaisie : enquête rouverte sur l’assassinat d’une traductrice
- Admin
- 22 juin 2018
- 2 min de lecture
http://www.leparisien.fr/faits-divers/vente-de-sous-marins-francais-a-la-malaisie-enquete-rouverte-sur-l-assassinat-d-une-traductrice-22-06-2018-7787439.php
__________
Altantuya Shaariibuu, qui avait été tuée en 2006, en savait sans doute trop sur des pots-de-vin versés au ministre de la Défense malais de l’époque.
La police malaisienne va rouvrir l’enquête sur l’assassinat en 2006 d’une mannequin et traductrice mongole, Altantuya Shaariibuu. Sa mort serait liée à une retentissante affaire de pots-de-vin présumés lors de l’achat de sous-marins français par la Malaisie.
En France, un ancien patron de la filiale internationale de la Direction des constructions navales (DCN) et un ex-responsable de Thales ont été mis en examen pour corruption, en juillet 2017, dans ce contrat de vente de deux Scorpène et un Agosta d’occasion, pour près d’un milliard d’euros.
Dans cette enquête instruite au pôle financier depuis 2010, après une plainte de l’ONG malaisienne anticorruption Suaram, et relancée en 2012, la justice soupçonne que des commissions, dissimulées derrière des contrats de consultants, ont pu servir à corrompre l’ancien ministre de la Défense malaisien, Najib Razak, devenu Premier ministre en 2009, via un de ses conseillers, un expert en questions militaires, Abdul Razak Baginda. Le montant des commissions est conséquent : 114 M€.
Altantuya Shaariibuu était la maîtresse d’Abdul Razak Baginda, et aurait eu une relation avec Najib Razak. Elle aurait pu être informée, associée ou impliquée dans l’affaire de corruption. Peut-être a-t-elle essayé de faire chanter ses amants. En octobre 2006, la jeune femme avait été enlevée en plein Kuala Lumpur par deux membres d’un corps d’élite de gardes du corps du bureau du Premier ministre, puis tuée par balles dans un faubourg et son corps pulvérisé à l’explosif dans la jungle.
Altantuya Shaariibuu a été enlevée et abattue en 2006./Consulat de Malaisie
Najib Razak, qui était ministre de la Défense au moment des faits, a toujours nié toute implication dans cette affaire. En 2009 puis en 2015, les deux tueurs ont été reconnus coupables de l’assassinat et condamnés à mort. L’un d’eux a fui en Australie, où il est en détention. Il maintient avoir agi sur ordre de « gens importants ».
En 2017, la justice française a mis en examen Abdul Razak Baginda pour « complicité de corruption active et passive » et « recel d’abus de biens sociaux ».
L’affaire est vécue en Malaisie comme un scandale d’Etat. Devenu Premier ministre en 2009, Najib Razak a perdu contre toute attente les législatives en mai et cédé son poste de chef de gouvernement. Mi-mai, le président de Mongolie Battulga Khaltmaa avait pressé le nouveau Premier ministre malais Mahathir Mohamad de rouvrir l’enquête sur la mort de la mannequin traductrice.
Comments