Insolite : quand la crise des Balkans s’invite en correctionnelle au Mans
- AV.
- 22 mai 2018
- 2 min de lecture
https://actu.fr/pays-de-la-loire/mans_72181/quand-crises-balkans-sinvite-correctionnelle-mans_16911598.html
__________
Mardi 22 mai 2018, les magistrats du tribunal correctionnel de la Sarthe au Mans n'ont pas pu juger un prévenu originaire du Kosovo. Il avait bien un traducteur mais pas le bon !
Mardi 22 mai 2018, les magistrats du tribunal correctionnel de la Sarthe au Mans n’ont pas pu juger un prévenu originaire du Kosovo. Un traducteur lui avait bien été attribué mais visiblement, pas pour le bon dialecte !
C’est l’un des quiproquos qui surviennent parfois en audience lorsque les protagonistes ne parlent pas la même langue. Les magistrats du tribunal correctionnel du Mans se sont heurtés à la grande diversité linguistique de l’Europe de l’Est.
Kosovo
Un prévenu originaire du Kosovo comparaissait pour conduite en état d’ivresse le 7 avril 2018 au Mans.
Il était accompagné d’une traductrice missionnée par la Cour d’appel de Rennes. Invité à s’expliquer à la barre, l’homme reste stoïque. Il ne semble ni comprendre les questions du Président, ni les traductions de son interprète.
Devant la perplexité des magistrats, la traductrice, désemparée, explique que son client ne comprend pas l’albanais, et ne parle que le serbe du Kosovo, l’un des nombreux dialectes des Balkans.
Magistrats sceptiques
Le Président est sceptique :
« Apparemment vous compreniez les policiers qui vont ont interrogé, aucune difficulté de compréhension n’est mentionnée au dossier ».
L’avocate du prévenu précise que son client comprend certes « un peu » le français, mais que sa pratique de la langue est à l’évidence très limitée. L’homme n’en serait pas à son premier mensonge : il aurait précédemment affirmé être né en divers endroits de l’ex-Yougoslavie.
Le Président insiste et met en garde le prévenu : une incompréhension subite et factice face au tribunal pourrait être retenue à son encontre lors des suites de la procédure.
L’affaire renvoyée
Les magistrats entendront les policiers chargés de l’enquête et s’attacheront à vérifier la sincérité des difficultés de compréhension du prévenu. L’affaire sera à nouveau entendue devant le tribunal correctionnel le 27 novembre prochain.
Comments