Procès annulé pour absence d’interprète lituanien
- AV.
- 19 déc. 2017
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http://www.lavoixdunord.fr/283762/article/2017-12-19/proces-annule-pour-absence-d-interprete-lituanien
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Deux Lituaniens mis en cause dans un trafic de voitures volées ont été libérés ce lundi sans être jugés. Ils n’ont rien compris à ce « cadeau » de la justice. Ils ne parlent pas français et il n’y avait pas d’interprète à l’audience.
Justice recherche traducteur lituanien désespérément… « L’interprète qui a assisté les prévenus en garde à vue ce week-end avait prévenu qu’elle ne serait pas disponible à l’audience. Depuis hier, nous avons fait le tour des cinq autres traducteurs en langue lituanienne. En vain… » À l’audience de comparution immédiate ce lundi, le procureur Frédéric Amegadji pousse en avant « des circonstances insurmontables » qui, selon lui, doivent être prises en compte pour permettre au procès de se tenir. Le représentant du ministère public fait feu de tout bois, il sait que si les deux prévenus sont libérés, il y a peu de chance que la justice française les rattrape un jour.
Le président Mikael Simoens, allure et diction martiale, décortique méthodiquement la loi : « Actez, Monsieur le greffier, que nous ne sommes pas en mesure de faire l’interrogatoire des prévenus ». Mes Jean-Yves Moyart et Xavier Raes en défense ne voient qu’une solution : « Vous devez renvoyer le parquet à mieux se pourvoir ».
Face aux magistrats, dans le box, deux ressortissants de Lituanie arrêtés en fin de semaine dernière, sont mis en cause dans un trafic international organisé de voitures volées. Ils risquent au moins cinq ans de prison. Oui mais voilà… « Ils ne comprennent même pas ce qui se joue aujourd’hui. Je n’ai pas pu discuter avec eux », précise Me Jean-Yves Moyart. Le président Simoens cherche à savoir s’ils parlent anglais (un interprète en langue anglaise est dans la salle). « Un seul d’entre eux balbutie à peine de quoi commander un sandwich et une bière », souligne Me Moyart. Or un prévenu doit comprendre ce qui lui arrive tout au long de la procédure. Le procès interroge et recueille la parole de toutes les parties, c’est inscrit dans le code de procédure pénale (article 397-1).
« Le tribunal n’a pas de solution », dira le président Simoens en laissant repartir les deux prévenus, qui seront reconvoqués pour une nouvelle audience à Lille, à leur adresse en Lituanie.
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