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Espionnage : un amiral dans le collimateur du parquet de Paris

  • AV.
  • 17 sept. 2017
  • 3 min de lecture

http://www.lejdd.fr/societe/justice/espionnage-un-amiral-dans-le-collimateur-du-parquet-de-paris-3438389

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La DGSI enquête depuis 2014 sur des documents "confidentiels défense" ayant transité sans protection sur Internet. Des documents secrets auraient pu permettre la localisation d'un sous-marin nucléaire d'attaque.

Dans l'armée française, tout le monde le connaît sous l'acronyme d'Alindien. Le terme désigne le chef de la base française d'Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis. ­Depuis 2010, un amiral y commande des troupes au sol, la base aérienne ainsi que toute la flotte française dans l'océan Indien, une des zones les plus sensibles du globe, entre la péninsule arabique et le Pakistan. C'est de ce "hub" stratégique que décollent les avions pour les raids en Irak et en Syrie. Or en mars 2014 la section chargée des affaires militaires au parquet de Paris a lancé une enquête préliminaire pour "compromission du secret de la défense nationale" qui vise l'état-major d'Alindien pour l'année 2014. En poste de 2013 à 2016, le contre-amiral B. a dû s'expliquer devant les enquêteurs. Son adjoint, deux chefs d'état-major et un sous-officier ont également été interrogés, dont certains sous le régime de la garde à vue. Une affaire ultrasensible totalement secrète jusque-là et qui a pendant des mois donné des sueurs froides aux enquêteurs de la DGSI.

Tout débute fin 2013. Le contre-amiral B. a pris début août le commandement de la base d'Abu Dhabi et il est informé d'un problème de classification de documents. ­Apparemment, depuis 2011 déjà, la base française, faute d'effectifs de traducteurs notamment, prend des libertés avec la classification de rapports militaires en provenance des Emirats. "Chez eux, tout étant secret, on a vite été noyés de documents classés “Siri”[l'équivalent de secret défense aux Emirats arabes unis] sans pouvoir les trier ni les archiver comme on aurait dû", reconnaît un officier français. "Le contre-amiral B. a rendu compte à Paris, directement à l'état-major des armées, et a ordonné des mesures adéquates", assure un proche.

Dans la foulée, une première inspection conclut que tout serait rentré dans l'ordre. Puis, en février 2014, la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) déclenche un second contrôle. Cette fois-ci, en examinant plusieurs ordinateurs de l'état-major d'Alindien, les enquêteurs tombent sur quelque 5.500 documents classifiés susceptibles d'avoir transité sur Internet. La moitié de ces documents proviendraient de l'Otan.

Nouvelles mesures draconiennes de confidentialité

Mais les enquêteurs de l'armée découvrent aussi que des documents classés confidentiel défense, émanant de l'armée française, ont été envoyés par e-mail à une interprète libanaise et ont donc voyagé sur Internet sans aucune protection. Des envois strictement proscrits parce que susceptibles d'être facilement interceptés. "Pour faire partir un document confidentiel défense en pièce jointe d'un e-mail, il faut faire une manipulation particulière, sinon il reste bloqué", explique un initié. Une enquête approfondie a discrètement été menée sur cette jeune interprète. Sans suite. Mais surtout, dans le lot des documents qui ont transité par le web, l'un d'eux – pouvant permettre de localiser un sous-­marin nucléaire d'attaque français – a fait trembler les enquêteurs de la DGSI. "Sur le papier, si une puissance étrangère avait eu cet e-mail avant le passage du sous-marin, cela aurait pu être potentiellement dramatique. Mais après enquête, le document s'est retrouvé sur le Net dix-sept jours après son passage, la peur n'a été que virtuelle", certifie un proche du contre-amiral, persuadé que cette "énorme enquête", "avec des moyens considérables", n'a pas mis au jour de "dangers" pour la défense nationale.

"Depuis, des mesures draconiennes de confidentialité ont été prises à Abu Dhabi", pondère une source militaire. Interrogés par le JDD, le contre-amiral et son avocat, Me Alexis Gublin, n'ont pas souhaité faire de commentaire. Quant au parquet de Paris, ayant en main depuis cet été toute l'enquête de la DGSI, il a le choix entre un classement sans suite, un renvoi devant le tribunal ou l'ouverture d'une information judiciaire.

 
 
 

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