La gendarmerie de Saumur démantèle un réseau de vente de voitures au compteur trafiqué dans l'Ou
- av
- 10 déc. 2014
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Grâce au travail d'investigation de la Brigade de Recherche de Saumur, 18 interpellations avaient été faites en juin dernier à Angers pour vente de voitures aux compteurs trafiqués. Dans la continuité de l'enquête, 11 trafiquants viennent d'être interpelés ce 9 décembre. Plus de 300 personnes dans l'Ouest ont été victimes de ce réseau pour un montant évalué à 1,1 million d'euros de préjudice avéré.
Selon la fédération internationale de l'automobile, près de 600.000 véhicules d'occasion vendus en France chaque année auraient leur kilométrage trafiqué, majoritairement sur le marché des particuliers à particuliers. Dans l'Ouest, un réseau affectant 330 victimes vient d'être démantelé, grâce au travail de la Brigade de recherche de la gendarmerie de Saumur. Les faits remontent à une plainte déposée à la gendarmerie de Martigné-Briand, dans l'arrondissement de Saumur, par l'acquéreur d'un véhicule d'occasion. Celui-ci semblait récent. Mais c'est à l'occasion d'un contrôle que son propriétaire s'aperçoit que son compteur avait été changé ou abaissé de 100 000 km ! La Brigade de recherche de Saumur ouvre alors une enquête qui la conduit vers la communauté arménienne installée sur Angers. Les 10 et 11 juin derniers, 18 personnes sont interpellées et 13 seront mises en examen pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment et travail dissimulé ». 4 ont été écrouées depuis, les autres ayant été placées sous contrôle judiciaire. Nouvelle vague ce 9 novembre Au regard des plaintes enregistrées, la Brigade de Recherche de Saumur a continué ses investigations. « D'une plainte déposée, nous sommes arrivés à quelques 330 victimes dans l'Ouest, » explique l'un des gendarme enquêteur. C'est ainsi que ce mardi 9 décembre, nouveau coup de filet sur Cholet et Angers qui a abouti à 11 nouvelles interpellations. Après 18 heures d'audition des victimes dans les locaux saumurois ce mardi 9 décembre, nouveau marathon ce 10 novembre. « Et ce n'est peut-être pas fini, on pourrait encore continuer et découvrir d'autres victimes. Il semblerait quand même que, déjà depuis la 1ère vague d'interpellations, la situation se soit calmer. Dès lors, on peut s'attendre à ce que cela s'apaise encore plus avec cette 2ème vague », relate l'enquêteur saumurois. « Mais on est à l'abri de rien. Cela peut aller bien au-delà que ce réseau. Il peut y avoir d'autres arnaqueurs, moins organisés.» Un procédé simple et un commerce lucratif De fait, le procédé est simple et le commerce très lucratif : Avec un simple logiciel disponible sur internet, on peut abaisser un compteur de 100 000 km quelques minutes (voir la vidéo postée sur sur le site d'Auto Plus ci-dessous) ! Et 100.000 kilomètres effacés peuvent augmenter la valeur du véhicule de presque 5 000 euros ! Concernant les interpellations en Maine et Loire, ce trafic n'est pas de cet acabit : « Le plus souvent, les véhicules sont assez anciens et achetés à 500 euros. Il suffit de baisser ou de changer le compteur et d'un bon coup de polish, et hop ils sont revendus à 2 000 ou 3 000 euros ! Et les revendeurs que nous avons arrêtés ont un argument choc : ils disent ne pas connaître la loi française ! » Qui est concerné et comment éviter l'arnaque ? « Aucune marque n'est à l'abri, toutes sont concernées et toutes sortes de véhicules. Mais très majoritairement ce sont des véhicules de plus de 2 ans », relate l'enquêteur saumurois. Et malheureusement, il est très difficile de se rendre compte à l'œil nu si le compteur a été trafiqué préalablement, même pour un œil averti. « C'est un problème de législation en France, de traçabilité et d'historique. Tant qu'un vrai historique du véhicule ne sera pas instauré, cela continuera. » Des solutions existent pourtant Pourtant en 2012, une réforme sur le contrôle technique a été adoptée par le Parlement européen. Celle-ci prévoit d'ici à 4 ans, la mise en place d'une base de données pour les contrôleurs techniques. Ces derniers pourront vérifier à chaque passage la cohérence du kilométrage par rapport aux précédents contrôles. Toutefois, il faudra attendre le deuxième contrôle technique une fois le logiciel crée pour que la mesure donne des premiers résultats. Précurseur, la Belgique a mis en place un système baptisé «Car-pass». Ce document, obligatoire lorsque l'on vend une voiture d'occasion, indique le kilométrage, la marque et le modèle du véhicule et son numéro d'identification. Dès qu'une voiture entre dans un atelier belge, un relevé est fait pour le mettre à jour. Une base de données nationale permet aux futurs acheteurs de consulter l'historique de l'automobile et s'assurer qu'il n'y a pas de fraude. « Il faudrait que cela soit appliqué en France. » Mais en tout état de cause et d'ici à la mise en place du processus, l'enquêteur saumurois recommande : « Avant d'acheter un véhicule d'occasion, il faut impérativement en demander l'historique précis, à savoir tous les papiers officiels, les factures d'entretien et à minima les 2 ou 3 derniers contrôles techniques. Et dès qu'un doute existe, alerter les forces de l'ordre. »
En savoir plus sur http://www.saumur-kiosque.com/infos_article.php?id_actu=22322#AIIL7KqTZVv7lOqz.99
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